C’est quoi l’éthique politique

  • L’éthique et la politique gèrent toutes deux la conduite de l’individu dans la société à tous les niveaux, il est difficile donc de les dissocier. Il ne faudrait pas non plus les confondre.
  • La vie politique est le lieu par excellence des rapports de force et de la ruse. Celui ou celle communément appelé(e) politicien ou politicienne qui fait de la politique non pas dans le sens péjoratif, doit tenir compte de ces rapports de force, de la réalité telle qu’elle est plutôt que telle qu’il voudrait qu’elle soit. En politique, l’autre est davantage un adversaire avec qui il faut compter qu’un semblable avec qui on peut dialoguer. C’est pourquoi il est toujours plus facile de construire sur papier une société parfaite que de changer les sociétés imparfaites qui ont le défaut d’être réelles.
  • Les qualités exigées de la personne politique, homme ou femme, ne sont pas les mêmes que celles exigées de la personne privée, c’est-à-dire de la personne considérée uniquement dans ses relations interpersonnelles. Dans un cas, on loue l’honnêteté, la franchise, le désintéressement, dans l’autre, l’on admire la ruse et la puissance. Il ne s’agit pas de conclure que la personne politique est forcément malhonnête ou ne recherche que de son avantage personnel, mais de s’apercevoir qu’un être moralement bon peut être très bien se révéler un mauvais ou une mauvaise politique.
  • L’éthique politique pourrait se référer à deux critères fondamentaux : la conviction et la responsabilité. Un sociologue allemand, Max Weber, a établi une distinction entre les deux en évoquant les notions d’éthique de la conviction et celle de la responsabilité :
    • La première juge de la moralité d’une action politique par son accord avec un principe moral. Ainsi, quelqu’un refusera de tromper autrui parce que cela va à l’encontre du principe moral interdisant cette action. Cette personne sera portée à tenir cette ligne de conduite qu’elles qu’en soient les conséquences pour elle ou pour autrui. Le principe sera perçu comme bon en lui-même et la personne demandera qu’on la juge sur sa fidélité au principe et sur son intention.
    • La seconde, quant à elle, ne nie pas le caractère souhaitable des principes moraux, mais elle met l’accent sur les conséquences néfastes que peut avoir, dans certaines circonstances, l’adoption inconditionnelle d’un principe moral. La personne agissant selon l’éthique de la responsabilité exige qu’on la juge sur les conséquences de son choix plutôt que sur son respect d’un principe ou d’une règle, sur le résultat de ses actions politiques plutôt que sur ses intentions politiques.
    • La personne politique doit agir donc davantage selon l’éthique de la responsabilité ou, à tout le moins, elle sera presque toujours jugée selon cette éthique